Les hépatites en chiffres

AU NIVEAU MONDIAL

La pandémie d’hépatite virale pèse lourdement sur les vies humaines, les populations et les systèmes de santé. En 2013, selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), l’hépatite virale était la septième cause de mortalité dans le monde. Elle serait responsable de 1,4 million de décès par an dus aux infections aiguës ainsi qu’aux cancers du foie et aux cirrhosesliés aux hépatites – un chiffre comparable à ceux du VIH et de la tuberculose.
Sur ce nombre, environ 47 % sont imputables au virus de l’hépatite B, 48 % à celui de l’hépatite C et le reste aux virus des hépatites A et E.
L’hépatite virale est également une cause de mortalité de plus en plus importante chez les personnes vivant avec le VIH. Environ 2,9 millions de personnes vivant avec le VIH sont co-infectées par le virus de l’hépatite C et 2,6 millions par le virus de l’hépatite B.

L’OMS avance que, sur l’ensemble de la planète, quelque 240 millions de personnes souffrent d’une hépatite B chronique et 130 à 150 millions d’une hépatite C chronique. Si la riposte n’est pas étendue et accélérée, les prévisions montrent que le nombre de personnes atteintes d’hépatite B restera aux niveaux élevés actuels au cours des 40 à 50 prochaines années, et le total des décès survenant entre 2015 et 2030 s’établira à 20 millions. Le nombre de personnes atteintes d’hépatite C est actuellement en hausse, malgré l’existence d’un traitement curatif efficace.

Les hépatites virales constituent un problème de santé publique international, comparable à celui posé par d’autres grandes maladies transmissibles comme le VIH, la tuberculose ou le paludisme. Malgré la lourde charge qu’elles font peser sur les populations dans toutes les régions du monde, les hépatites n’étaient pas vraiment considérées comme une priorité pour la santé et le développement jusqu’à une date récente.

L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) assure que les hépatites virales ne seront plus négligées désormais avec l’adoption de la résolution sur le Programme de développement durable à l’horizon 2030.


AU MAROC

En mai 2022, le ministère de la Santé et de la Protection sociale a publié les résultats d’une enquête réalisée en 2019 sur la situation épidémiologique de l’hépatite virale C.
Cette étude populationnelle, dont la méthodologie d’échantillonnage est basée sur le recrutement au niveau des ménages, a concerné 12 676 personnes dont 69% bénéficiaient d’une couverture médicale (68% Ramed).
Les résultats de l’étude montrent que le VHC touche 0,5% de la population générale et que les populations les plus exposées au risque de contracter le VHC sont :

  • les usagers de drogue injectable : 23-79%
  • les personnes hémodialysées : 35% -76%
  • les personnes vivant avec le VIH : 5-20%
  • les personnes ayant des infections sexuellement transmissibles : 3%
  • les barbiers : 1-5%
  • les personnes hospitalisées : 0,8 -10%
  • les détenus : 1%

Le ministère de la Santé et de la Protection sociale a lancé en juillet 2022 le plan « Maroc sans Hépatite C » qui vise à éliminer l’HVC en tant que menace de santé publique à l’horizon 2030.